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Often, to pass the idle hours of the voyage,
Sailors will capture that great slow follower
Of their gliding passage over the bitter depths,
Proudest of sea birds, the albatross.
King of the azure the sailors call it, with a wink --
For once the great ungainly wings are stretched
Out and trailing across the briny planks
Like abandoned oars, this vast being's suddenly
Helpless, maladroit and embarrassed,
Vaguely ridiculous. A sailor pokes its beak with a pipe,
Another acts out the fallen bird's distress,
Dragging a theatrical game leg across the deck.
The poet is very much like this Prince of the Clouds,
Floating above stormy waters, mocking the distant marksman;
But once brought down, a laughable figure, stranded,
Broken wings swim-flipper-slapping the wormy wood.
Roll cloud over east coast of Yucatan, Mexico: photo by Sensenmann, 15 July 2005
Charles Baudelaire: L'albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poëte est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
1842-1859, published in 1859; final quatrain added in 1859.